Le Sénégal est célèbre pour ses puissantes industries de fer, de phosphate et de Zircon. Seulement, en dehors de ces minerais, l’une des ressources insoupçonnées de ce géant de l’ouest africain est l’Or. Depuis la découverte de mines d’or à l’est du pays au début de XXIe siècle, de nombreuses entreprises canadiennes ont obtenu des permis leur permettant d’exploiter et d’exporter de l’or.
Toutefois, si la majeure partie des gisements sont gérés par les grandes entreprises, il demeure quelques mines disséminées sur le territoire qui permettent aux orpailleurs artisanaux de faire fortune. Je souhaite aider les chercheurs d’or artisanaux pour leur expliquer où trouver de l’or dans ce pays, le Sénégal.
Contexte géologique favorable au Sénégal pour trouver de l’or
Pour chercher et trouver de l’or sur le territoire sénégalais, il est important de comprendre de quelle façon ce métal rare apparait dans le sol. Pour ce faire, de légères notions géologiques s’imposent.
L’Or est apparu au Sénégal de la même manière qu’elle est apparue dans les autres endroits de la planète. Les scientifiques estiment que ce métal est issu de la mort et de l’explosion d’une étoile.
Concrètement, l’effondrement de cette dernière entraine une pression et un dégagement d’énergie si puissants qu’ils donnent naissance à des métaux lourds comme le plomb, l’uranium et l’or. Ces métaux arrivent sur terre grâce aux collisions successives des bouts d’étoiles mortes.
Seulement, au contact de la terre, la nature géothermique lourde de l’or fait qu’elle s’incruste au noyau terrestre et ne remonte pas à la surface. C’est seulement grâce aux mouvements des plaques continentaux que des filons d’or émergent pour apparaitre dans le sol ou dans les cours d’eau.
Le Sénégal justement, se situe dans la partie ouest du craton ouest-africain. La nature de la formation géologique de la région de Kédougou dans le sud-est du pays lui confère un important potentiel minier. C’est ce qui explique la présence de métaux lourds tels que l’or, le fer, le marbre et l’uranium.
Quelles sont les zones les plus aurifères du Sénégal ?
Le mouvement des cratons et des plaques tectoniques a éparpillé les gisements d’or sur le territoire sénégalais. Pour autant, les principales régions aurifères se situent à l’Est du pays.
Kédougou : la principale région aurifère du Sénégal
Située à proximité des frontières maliennes et guinéennes, la région de Kedougou est l’une des zones aurifères les plus importantes du Sénégal. Depuis de nombreuses années, elle attire des milliers d’Africains de tout horizon en quête de l’El Dorado.
Le principal point d’attraction est le village de Bantakokouta. Autrefois composé d’une trentaine de cases et de hameaux, ce petit coin du Sénégal est soudainement devenu la destination favorite des orpailleurs. Pour cause, des filons d’or relativement important ont été découverts dans son sol. S’en est alors suivi un fulgurant essor qui a conduit à la création d’un écosystème marchand autour de l’orpaillage.
L’autre centre névralgique de la région de Kédougou est le site minier de Kharakéna. Entouré de montagnes et situé à environ 20 km de la frontière malienne, ce site accueille depuis 2014 des milliers de chercheurs d’or. Entre la ville naissante et les hameaux des habitants, les orpailleurs estiment qu’il est possible d’extraire nettement plus d’or que sur le site de Bantakokouta.
Golouma, Sabodala-Massawa et Mako
Situées non loin de Kédougou, Golouma, Sabodala et Mako sont les autres grandes régions aurifères du Sénégal. Seulement, contrairement aux sites de Kédougou, ces mines sont exclusivement exploitées par des sociétés étrangères possédant les autorisations légales d’exploitation.
Cela dit, force est de constater que ces mines ont un rendement nettement plus intéressant que les mines de Kédougou. Pour preuve, elles représentent la majeure partie de l’or exporté par les sociétés d’exploration minière. Selon un rapport du Comité local de l’initiative pour la Transparence dans les Industries locatives, environ 16,2 tonnes d’or ont été produites légalement dans les mines sénégalaises.
Diabougou
Autrefois petit village oriental du Sénégal, Diabougou est aujourd’hui le plus grand village d’orpailleurs du pays. Il rassemble des milliers de chercheurs d’or (hommes, femmes et enfants) qui exploitent jour et nuit la mine du même nom située à proximité.
Quels sont les cours d’eau aurifères ?
Les cours d’eau sénégalais ne sont pas connus pour leur richesse aurifère en comparaison avec d’autres pays d’Afrique.
- le Gambie, se trouve dans la plus grande partie de la région de Kédougou, l’une des régions aurifères les plus importantes du pays, se trouve dans son bassin.
- La Falémé, un affluent du fleuve Sénégal, qui constitue la frontière entre le Sénégal et le Mali. La Falémé est le principal cours d’eau aurifère du Sénégal. Elle abrite de nombreuses mines artisanales et industrielles, qui produisent environ 80 % de l’or du pays.
- Le Sine, un affluent du fleuve Sénégal, qui traverse la région de Fatick. Le Sine est un autre important cours d’eau aurifère du Sénégal. Il abrite des mines artisanales et industrielles, qui produisent environ 20 % de l’or du pays.
- Le Saloum, un delta fluvial situé dans le sud-ouest du Sénégal. Le Saloum abrite des mines artisanales d’or, qui produisent une quantité négligeable d’or.
Le gouvernement du Sénégal a pris des mesures pour réglementer l’exploitation de l’or dans les cours d’eau. Ces mesures visent à réduire les impacts négatifs de cette activité sur l’environnement et à améliorer les conditions de travail des mineurs, à cause de l’utilisation du mercure.
La poêle au mercure : la technique favorite des orpailleurs artisanaux ?
L’absence de suivi dans la recherche de l’or encourage de nombreux chercheurs à utiliser des techniques relativement nocives. L’une des plus populaires dans les mines sénégalaises repose sur une importante utilisation du mercure.
Pour rappel, l’or se trouve à des dizaines de mètres dans le sol. Les chercheurs sont donc contraints de creuser de nombreuses galeries souterraines de profondeurs importantes. Puis, ils remontent le sable lourd de l’intérieur des mines. Puisque l’or est un métal lourd, ils passent le sable à l’eau pour extraire les pépites qui pourraient se cacher.
Une fois les roches aurifères obtenues, les chercheurs les concassent jusqu’à obtenir de la poudre. Cette dernière est alors associée à du mercure pour obtenir une solution pâteuse blanche. L’objectif de ce procédé est d’épurer et d’améliorer la concentration des particules d’or. Ensuite, la solution pâteuse est passée au poêle à frire afin de faire disparaitre le mercure.
Bien que cette technique existe depuis des centaines d’années, elle est relativement nouvelle dans les mines sénégalaises. Seulement, le mercure est une substance nocive pour l’organisme lorsqu’elle est ingérée en forte quantité.
Pour autant, de plus en plus de Sénégalais s’oriente vers des techniques plus traditionnelles comme la prospection avec des détecteurs de métaux, l’utilisation de rampe de lavages ou encore la technique du
La législation sénégalaise sur la pratique de l’orpaillage
Pendant longtemps, l’organisation et la gestion des mines d’or ne faisaient l’objet d’aucun contrôle de la part des autorités sénégalaises. Depuis 2015, cette situation a quelque peu évolué.
Désormais, toute personne désireuse d’exploiter une mine d’or doit posséder une carte d’orpailleur professionnel et être de nationalité sénégalaise. De même, il ne peut disposer que de 10 sites miniers ou « diouras » au maximum.