Le sol africain est riche de plus de la moitié de la réserve mondiale d’or. Il est donc une destination stratégique quand il s’agit du métal jaune. Sur le marché mondial, le continent africain produit en moyenne le quart de l’exploitation de cette ressource. D’un pays africain à un autre, la méthode d’extraction et d’exploitation peut pourtant avoir une différence notable, en fonction des chercheurs d’or et de leurs moyens.
On assiste ici et là à des méthodes, soit artisanales, soit industrielles, d’extraction et de traitement de cette valeur protégée. Il nous revient ici de mettre en lumière des méthodes conditionnées par la présence ou l’absence des cours d’eau en fonction desquels les chercheurs d’or en Afrique adoptent une telle méthode ou une telle autre.
L’utilisation de matériel des chercheurs d’or à proximité des cours d’eau
L’orpaillage est l’une des méthodes utilisées en Afrique par les chercheurs d’or. Cette méthode n’est possible qu’à proximité des cours d’eau. Dans ces milieux, l’or se mêle souvent aux graviers ou encore aux alluvions des rivières.
Certains orpailleurs choisissent de faire l’orpaillage par passion plutôt que de le prendre comme une activité professionnelle assidue, car il peut se révéler très fatigant si on n’y engage pas une passion personnelle. Il existe plusieurs méthodes pour arriver à bout de cette tâche et ça passe toujours par l’étape de prospection.
Quelles méthodes pour réussir en orpaillage en Afrique ?
L’orpaillage s’emploie avec plusieurs outils en fonction desquels on peut définir la méthode mise en œuvre pour recueillir ces métaux jaunes en paillettes ou en pépites. Habituellement, on reconnait à l’orpaillage des outils traditionnels et rudimentaires tels que :
- la batée ;
- la rampe de lavage ;
- le tamis ;
- ou encore la pipette, etc.
L’orpaillage à la batée
La batée est un instrument encore appelé pan américain qui a une forme de casserole, parfois en métal et plus souvent en plastique de couleur bleu ou vert. Sa forme lui permet d’évacuer les métaux légers et de maintenir les métaux plus lourds à cause de sa force centrifuge. Or, une paillette d’or est un métal relativement lourd (19 fois le poids de l’eau et 3 à 4 fois le poids des sables et des graviers). Cela permet au pan américain de bien la retenir au fond.
L’orpaillage à la rampe de lavage
La rampe de lavage, quant à elle, offre des résultats plus satisfaisants que l’utilisation de la batée. La rampe peut, par ailleurs, être un bon complément à la batée. La rampe de lavage est un canal en bois ou en métal par où passe de l’eau courant, constituée de petits pièges à paillettes. Ces pièges captent les paillettes d’or lorsque l’outil est disposé dans le cours d’eau, laissant les sédiments se laisser entrainer dans le courant puis sortir.
L’orpaillage par le tamis
Le tamis aide à évacuer toujours plus les matériaux plus légers que les paillettes d’or afin d’obtenir de plus en plus l’or uniquement. Comme la batée, le tamis est un outil pour raffiner la prospection de l’or.
Le matériel de pipette
Finalement, la pipette est un ensemble de matériels qui permet à l’orpailleur d’aspirer les paillettes d’or et de les ramener en toute sécurité à destination. La pipette est employée comme un complément quand la récolte des paillettes est finalisée. Au-delà de ces outils, la réussite de l’orpaillage dépend inéluctablement de l’expertise et de la dextérité de l’orpailleur. En effet, cette tâche impose à l’orpailleur de connaitre les parcours de l’or dans le cours d’eau et de déceler, dans le comportement du flux, la présence des matériaux aurifères.
Il existe également, une version plus grande de la pissette d’aspiration (de l’ordre d’un mètre à 1.5 mètre) souvent fabriqué artisanalement avec des tubes PVC via un systeme de piston avec une balle de tennis. c’est ce qu’on appelle une pompe henderson. Cette pompe manuelle permet d’aspirer les graviers aurifères directement dans l’eau, uniquement à la force des bras. Très utile lorsqu’on a pas beaucoup de moyen pour utiliser une pompe thermique.
L’orpaillage n’est cependant pas une méthode totalement saine et sans impacts négatifs sur l’environnement. Il est alors soumis à des règlementations en allant d’un pays à un autre. Mais comme une activité traditionnelle de quelques groupes ethniques, il demeure à plusieurs endroits une activité illégale.
Les power sluices
Les power sluices sont tout simplement des rampes de lavage qui sont alimentées en eau par un système de pompe à eau thermique ou électrique. Dans cette gamme de rampe, on retrouve :
- Les highbankers : rampes avec un niveau supérieur permettant de déposer les sédiments et permettre le débourbage et le tamisage, avant de retomber dans la rampe inferieure pour accrocher l’or.
- Les dredges : système de highbanker mais posé sur un système flottant avec un tuyau d’aspiration permettant de travailler directement sous l’eau comme un aspirateur, qui se déverse directement dans la rampe.
On se sert de ces systèmes de rampes pour traiter une très grande quantité de graviers sur une zone bien définit.
Le rock crusher
Généralement, on a plus l’habitude de trouver l’or sous forme native (veine de quartz ou pépites) ou sédimentaire (paillettes d’or). Mais on oublie qu’un grand nombre de roches contiennent en elles de l’or, également. C’est d’ailleurs la plus grosse ressource en or dans le monde. Cependant, sont extraction demande plus de travail.
Les roches qui contiennent de l’or sont connues :
- Le quartz
- Les roches volcaniques, comme l’andésite et le basalte
- Les roches sédimentaires, comme les schistes et les grès
- Les gisements de skarn
- Les gisements d’or orogéniques sont des gisements d’or
L’idée est de trouver ces roches et les concasser en fine poudre pour, par la suite, isoler l’or par des techniques traditionnelles à la batée ou avec une rampe de lavage. Le concassage de roche peut se faire facilement avec l’utilisation d’un contenant solide (voire un seau en plastique) et un marteau.
Mais les chercheurs d’or ont trouvé des moyens mécanisés pour concasser les roches en poudre en utilisant des marteaux pneumatiques voir des morceaux circulaires branchés sur des perceuses à percutions.
L’orpaillage et les règlementations sur le continent
On reproche à l’orpaillage d’être à la base de certains déséquilibres écologiques. Entre autres, il crée l’érosion de la terre et pollue les cours d’eau. C’est donc à juste titre que certains pays africains se donnent le devoir de le règlementer.
En Afrique de l’Ouest, les pays comme le Burkina Faso, le Ghana et le Mali lui créent plutôt un cadre juridique favorable à l’orpaillage. Ce dernier est rendu formel, mais est également soumis à plusieurs règlementations et à des taxes. Cet environnement favorable à l’orpaillage témoigne de la volonté de ces états de mettre en valeur cette ressource qui constitue l’une des richesses de leur terre. Le Burkina Faso et le Ghana font d’ailleurs partie du top des pays africains où l’investissement dans l’exploitation aurifère sera rentable en 2024.
Par contre, d’autres pays comme la Côte d’Ivoire, la Mauritanie et le Niger interdisent à la limite cette activité qu’ils jugent préjudiciable pour l’environnement et pour l’économie, vu qu’elle constitue la contrebande d’un groupe social.
Par quels temps un chercheur d’or africain peut-il réussir en orpaillage ?
Les périodes de décrue sont les meilleurs temps pour réussir l’orpaillage. En effet, dans les temps de décrue, le volume de l’eau diminue considérablement et laisse à découvert tous les endroits où les paillettes se sont tapies durant les temps de crue. Les différents obstacles qui ralentissent les cours d’eau sont des moyens et des lieux où l’or est piégé et est retenu. Les temps de décrue aident alors à explorer toutes les cavités, les parties rugueuses des rochers à proximité de certains cours afin d’y extraire les paillettes d’or délaissées par les eaux aurifères.
Enfin, les cours d’eau sont plus calmes par les temps de décrue. Les activités d’orpaillage sont alors plus aisées à pratiquer dans des eaux moins tumultueuses et rafraîchissantes pour les chercheurs d’or.
L’utilisation de détection de métaux dans les régions arides
L’orpaillage est la méthode la plus connue et la plus accessible dans la recherche et l’extraction de l’or. Malheureusement, elle ne peut être employée comme méthode que dans les zones où on trouve des cours d’eau. En l’absence de ces derniers, on ne peut utiliser que la méthode de détection des métaux. Elle est propice aux lieux arides.
Détection de métaux aurifères : qu’est-ce que c’est ?
La détection des métaux s’entend comme une technique pour explorer les ressources du sous-sol dans des lieux qui ont l’air d’avoir été des zones de sédimentation des ressources minières comme l’or. Les résultats de cette méthode d’extraction de l’or aboutissent grâce à l’emploi d’un appareil électronique. Ce dernier est conçu pour détecter les pépites d’or incrustées dans les milieux arides qui ont possiblement habité dans le passé des cours d’eau aurifères. En l’absence de l’eau, l’utilité de cet appareil s’avère, car il n’est plus possible de chercher les paillettes d’or.
Les chercheurs d’or en Afrique explorent donc des sites pour retrouver des pépites d’or ; ces dernières sont absolument plus grosses que les paillettes. Lorsque l’appareil découvre la présence d’un métal dans le sol, il émet des vibrations sonores pour en signaliser la présence. Les pays comme le Soudan et le Mali sont entre autres des pays africains qui possèdent plusieurs sites aurifères. Les chercheurs d’or les explorent efficacement grâce à cette méthode subtile et méthodique qui relève du domaine de personnes expertes.
La détection des métaux est, elle aussi, régie par des règlementations en fonction des pays et des réalités socioculturelles qui leur sont liées.
La détection des métaux et les règlementations des pays
Dans un pays comme le Cameroun, toute activité liée aux ressources minières doit être censurée par le ministère des Mines. De même, il existe des services de l’état attaché à toutes les activités relatives à l’exploitation du sous-sol.
En ce qui concerne la détection des métaux sur les sites reconnus pour la plupart comme des sites archéologiques, les compétences de plusieurs services sont sollicitées :
- le ministère des Mines ;
- le ministère de l’Environnement ;
- le service chargé du patrimoine culturel ;
- la douane, etc.
La détection des métaux dans les zones arides reste donc manifestement sous le contrôle des gouvernements afin d’assurer la sécurité du bien commun, mais aussi pour éviter d’incuber sur des sites archéologiques des initiatives terroristes.
Quels impacts négatifs de la détection des métaux sur l’environnement lors de l’utilisation de produits chimiques ?
La détection des métaux peut notamment être nocive pour l’écosystème. En effet, elle peut considérablement perturber la flore et la faune. À cause des trous creusés ici et là sur les sites, l’environnement des animaux peut être négativement impacté, de même que celui des plantes.
La détection des métaux peut entraîner aussi une pollution atmosphérique due au retournement du sol et au déconfinement des certaines substances chimiques qui étaient autrefois enfouies dans le sous-sol. La propagation de ces toxines dans l’atmosphère et même quelques fois dans l’eau constitue une source de danger pour l’homme et sa santé, de même que l’intégrité de la faune.
Quelles dispositions prendre pour réussir à prospecter dans ces pays ?
Pour réussir la détection des métaux du sol, il est important de prendre certaines précautions et dispositions afin de réussir sans endommager la nature. Vous pouvez vous renseigner en premier sur les cadres juridiques qui régissent cette activité dans le pays hôte. La conformité aux cadres légaux vous met à l’abri d’ennuis juridiques. Ensuite, vous pouvez vous rendre sur le site muni des cartes géographiques pour ne pas vous perdre.
Vous devez par ailleurs avoir pour option le respect de l’environnement. En conséquence, vous pouvez procéder à un travail méthodique et fermer toutes les cavités que vous ouvrirez dans le sol après votre travail. À la fin, vous pouvez sillonner les milieux arides trop dangereux ou les zones protégées pour ne pas violer des territoires réservés.